présenté par Emma Seddik, Louise Picard et Janis Jaworski

Les silhouettes de Jeanne sont des armures organiques, bourrées de fleurs pourrissantes ou dentelées à la manière de toiles d’araignées.

Jeanne Vicérial pense ses pièces vestimentaires comme des sculptures, les transformant en figures féminines étranges, oniriques et quasi-fantomatiques.


La collection

L'exposition-résidence Clinique Vestimentaire se présente comme un immense laboratoire dédié au futur du vêtement et du corps. À la croisée du design, de l'artisanat, de la mode, de l'art et des sciences, Jeanne Vicérial y a présenté ses dernières recherches et créations, ainsi qu'un programme de performances, d'ateliers, de rencontres et un colloque. Elle continue également à créer sur place, initiant dans cet atelier éphémère de nouveaux projets et de nouvelles collaborations. Cet événement s'inscrit dans le cadre de la restitution des recherches menées par Jeanne Vicerial durant sa thèse de doctorat.

 

“Je m'inspire par biomimétie, aux orientations de la fibre musculaire que je copie à l'aide d'un monofilament, un fil qui, à l'époque était récupéré des industries textiles. J’ai tissé, pendant un an, des muscles d'après des patrons tirés de livres d'anatomie que je pouvais trouver. Sauf que cette technique était très longue à effectuer à la main. J’ai donc, durant ma thèse, développé, en partenariat avec le labo de mécatronique de l'école des Mines, une machine me permettant de réaliser ces échantillons beaucoup plus rapidement.”

 

 

 La technique du "tricotissage" dans Clinique Vestimentaire.

Au cours de sa thèse, Jeanne Vicérial à élaboré la technique du tricotissage qui nécessite de longues heures de travail et la répétition d'un geste ancien comme le monde. L'avantage ? Aucune perte en chute de tissus.



Illustrations




Le Culte

L'une des trois tenues principales de cette exposition peut être vue comme un clin d'oeil à un culte. Cette tenue peut nous faire penser à une tenue religieuse avec ses manches amples et sa longueur. Des fleurs séchées sont intégrées au vêtement ainsi que des fils, typiques de Jeanne Vicérial et de sa technique du tricotissage. Les fleurs séchées peuvent être vues comme une référence aux autels, aux offrandes souvent des religions polythéistes. Nous pouvons voir un rapport aux dieux grecs avec Aphrodite par exemple qui est le signe de la sensualité, la féminité, La beauté.



La Féminité

Jeanne Vicérial, de par la nature intrinsèque de ces oeuvres ainsi que sa personnalité artistique, incorpore aux robes des fleurs séchées, fanées. Celles-ci sont perçues comme des objets évolutifs car elles perdront constamment avec le temps leurs couleurs,  leur vie. Mais, elles possèdent également un large champ symbolique qui varie en fonction des époques, en passant de la vanité à l'amour, par le romantisme, et  beaucoup d'autres. 



Les Muscles

Jeanne Vicérial s'inspire des muscles tout au long de ses collections. Les muscles retranscrivent la force féminine, le lien, exprimée par des cordons, des filaments roses. Les noeuds, signe de complexité, les fleurs séchées, signe de vitalité, de cycle, de romantisme.

 

"Il s’agit de reprendre le modèle des tissages musculaires humains comme système de référence à la conception vestimentaire. Tous les patrons sont extraits de l’anatomie humaine afin de créer une nouvelle peau : “le vêtement”.



Cette exposition de Jeanne Vicérial est un réel laboratoire dans lequel elle nous emmène dans son univers où les  muscles et le rapport au corps sont au centre de ses préocupations. Jeanne Vicérial retranscrit ainsi ses nombreuses inspirations dans ses créations, ce qui leurs donnent un caractère unique, entre le culte, la femme, la notion de temporalité, ainsi que la vie et la mort, le romantisme ou encore le corps.